#33 — ✦ HADITH N°33 — La preuve et le serment
**‘Abdullāh ibn ‘Abbās** رضي الله عنهما • **Al-Bayhaqī** et autres
Texte arabe
Traduction
La preuve incombe à celui qui prétend, et le serment incombe à celui qui nie. [4] CHARḤ — EXPLICATION DÉTAILLÉE 🔹 Sens général Ce hadith pose une **règle fondamentale de justice** sans laquelle aucune société ne peut fonctionner correctement. Il établit un principe simple mais décisif : **nul ne peut accuser sans preuve**, et **nul ne peut être condamné sur une simple parole**. Ce principe protège : * les biens, * les personnes, * les réputations, * la stabilité sociale. 🔹 Qui est le *demandeur* (*al-mudda‘ī*) ? Le *mudda‘ī* est celui qui : * avance une prétention, * réclame un droit, * accuse quelqu’un. C’est donc à lui : * d’apporter une preuve claire, * vérifiable, * reconnue juridiquement. Sans preuve, la prétention n’a aucune valeur légale. 🔹 Qui est celui qui nie (*al-munkir*) ? Celui qui nie est : * la personne mise en cause, * celle à qui l’on réclame quelque chose, * ou celle qui est accusée. S’il n’existe aucune preuve contre lui, il n’est tenu que de : * jurer par Allah pour confirmer sa parole. Cela montre que **la base est l’innocence**, non la culpabilité. 🔹 Types de preuves reconnues Selon la Sharī‘a, les preuves peuvent être : * des témoignages fiables, * des documents clairs, * des aveux explicites, * ou tout élément reconnu comme preuve valide par l’autorité compétente. Les soupçons, les rumeurs et les impressions n’ont **aucune valeur juridique**. 🔹 Sagesse de cette règle Sans ce principe : * les accusations se multiplieraient, * les injustices deviendraient courantes, * les conflits seraient permanents. Ce hadith : * ferme la porte aux abus, * protège les faibles, * empêche la manipulation des droits. C’est pourquoi les savants disent : Ce hadith constitue la moitié du système judiciaire. [5] LEÇONS À RETENIR * Toute accusation exige une preuve * L’innocence est la règle de base * Les soupçons ne font pas justice * La Sharī‘a protège les droits et les réputations * La justice repose sur la clarté, non sur l’émotion