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Cycle Nûr

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#39✦ HADITH N°39 — L’erreur, l’oubli et la contrainte

**‘Abdullāh ibn ‘Abbās** رضي الله عنهما • **Ibn Mājah** et autres

Texte arabe

إِنَّ اللَّهَ تَجَاوَزَ لِأُمَّتِي عَنِ الْخَطَإِ وَالنِّسْيَانِ وَمَا اسْتُكْرِهُوا عَلَيْهِ

Traduction

Allah a pardonné à ma communauté l’erreur, l’oubli, et ce à quoi ils ont été contraints. [4] CHARḤ — EXPLICATION DÉTAILLÉE 🔹 Sens général Ce hadith établit l’un des **principes majeurs de la miséricorde et de la facilité en Islam**. Il montre qu’Allah ne tient pas les serviteurs responsables de ce qui échappe à leur volonté ou à leur contrôle. Il constitue une base essentielle : * du fiqh, * des règles de responsabilité, * et de la compréhension équilibrée de la religion. 🔹 Le sens de « Allah a pardonné » Le pardon ici signifie : * qu’il n’y a **pas de péché**, * ni de sanction morale, * ni de responsabilité religieuse, lorsque l’acte ne résulte pas d’un choix volontaire. Cela montre qu’Allah juge selon : * l’intention, * la capacité, * et la liberté réelle du serviteur. 🔹 L’erreur (*al-khaṭa’*) L’erreur est : * un acte involontaire, * commis sans intention, * malgré une volonté initiale de bien faire. Exemples : * se tromper dans une parole, * agir par ignorance non volontaire, * commettre un acte sans en mesurer les conséquences. Dans ces cas : * il n’y a pas de péché, * mais parfois une réparation matérielle peut être requise selon le contexte. 🔹 L’oubli (*an-nisyān*) L’oubli est une caractéristique humaine naturelle. Lorsqu’un serviteur : * oublie une obligation, * ou commet un manquement par oubli, il n’est pas pécheur. Cependant, lorsqu’il se rappelle : * il doit corriger, * compléter, * ou réparer ce qui est possible. L’oubli n’annule pas la responsabilité de corriger, mais supprime le péché. 🔹 La contrainte (*al-ikrāh*) La contrainte signifie : * être forcé par une menace réelle, * sans possibilité de s’y soustraire, * sous peine de préjudice grave. Dans ce cas : * l’acte n’est pas imputé moralement, * tant que le cœur demeure ferme sur la foi. Ce principe protège les croyants dans les situations extrêmes. 🔹 Sagesse de cette règle Sans cette règle : * la religion serait insupportable, * la vie humaine deviendrait invivable, * la culpabilité serait permanente. Ce hadith montre que la Sharī‘a : * reconnaît la faiblesse humaine, * distingue entre volonté et contrainte, * et vise la miséricorde avant la rigueur. [5] LEÇONS À RETENIR * Allah ne tient pas compte de l’involontaire * L’intention est centrale dans la responsabilité * L’erreur et l’oubli ne sont pas des péchés * La contrainte supprime la culpabilité morale * La Sharī‘a est fondée sur la facilité et la miséricorde